Quand on parle de crédit immobilier, on pense tout de suite au taux, à la durée, au coût total du financement. Pourtant, un autre élément peut faire une vraie différence : l’assurance emprunteur. Obligatoire pour obtenir un prêt, elle est souvent signée un peu trop rapidement, sans réfléchir aux garanties ou aux alternatives possibles. Et pourtant, il y a beaucoup à gagner à s’y intéresser de près.

Les garanties essentielles : comprendre les sigles et les enjeux

L’assurance emprunteur couvre les aléas de la vie qui pourraient vous empêcher de rembourser votre crédit. Pour commencer, voici les garanties les plus importantes à connaître :

  • Décès et PTIA (Perte Totale et Irréversible d’Autonomie) : Ce sont les garanties de base, toujours présentes. Elles couvrent le remboursement du capital restant dû en cas de décès ou de perte totale d’autonomie (impossibilité d’exercer une activité rémunérée et besoin d’une tierce personne pour les actes de la vie courante).
  • ITT : Incapacité Temporaire Totale de travail. Elle s’active en cas d’arrêt de travail prolongé. Beaucoup l’ignorent, mais elle permet de prendre le relais sur vos mensualités sans impacter votre tarif futur. Contrairement à l’assurance auto, l’utilisation de votre assurance emprunteur n’entraîne pas de malus.
  • IPT : Invalidité Permanente Totale. En cas d’invalidité lourde empêchant toute activité professionnelle, certaines assurances remboursent l’intégralité du capital restant dû, tandis que d’autres ne versent qu’une rente mensuelle. Et c’est là que ça change tout :Prenons un exemple. Si vous touchez uniquement une rente et que vous êtes contraint de vendre votre bien, la vente va rembourser ce qui reste à payer (le capital restant dû), mais vous n’aurez plus rien pour vous reloger. Et si votre invalidité impose des aménagements spécifiques (rampes, salle de bain adaptée, etc.), vous devrez les financer vous-même… sauf que vous n’aurez pas les moyens de le faire.À l’inverse, un remboursement en capital vous libère intégralement du prêt. Vous pouvez souffler, repenser votre vie, vous reloger dignement, voire adapter votre logement à votre situation. C’est une bouffée d’air indispensable dans une période déjà compliquée. C’est pourquoi ce point doit absolument être analysé avec attention avant de choisir son contrat.
  • IPP : Invalidité Permanente Partielle. Moins connue et rarement proposée par les banques, elle couvre les situations où vous perdez une partie de vos capacités (physiques ou mentales) sans être en invalidité totale. Très utile pour les métiers physiques ou manuels. Elle intervient dès 33% d’invalidité contrairement à l’IPT qui intervient dès 66%.
  • Dos et Psy : Ces pathologies sont souvent exclues des contrats classiques. Or, les troubles musculo-squelettiques et psychologiques sont parmi les premières causes d’arrêt de travail en France. Un bon contrat doit les inclure expressément.
  • Perte d’emploi : C’est la garantie la plus coûteuse et souvent la moins intéressante. En plus d’être chère et très restrictive (conditions d’ancienneté, de type de contrat, délais d’attente longs…), elle peut faire peur à la banque si vous la demandez au moment de la souscription de prêt, car elle peut être perçue comme un signal de fragilité. Elle est donc rarement recommandée sauf cas très particuliers.

Franchises ITT : 30, 60 ou 90 jours ? Pourquoi ça compte.

La franchise est la période pendant laquelle l’assurance n’intervient pas. Elle est exprimée en jours calendaires d’arrêt de travail. Pour un salarié en CDI, 90 jours peuvent être acceptables car l’employeur maintient souvent le salaire durant cette période. Pour un indépendant ou un profession libérale, une franchise courte (30 jours) peut être indispensable.

 

Complément de quotité : être mieux couvert sans changer d’assurance

Quand on ne peut pas ou qu’on ne veut pas changer l’assurance principale d’un prêt, il existe une alternative : le complément de quotité. Il permet d’être mieux couvert sur la partie d’un emprunteur sans garantie suffisante. L’avantage ? Ce contrat peut être fait au profit de l’autre emprunteur, pas de la banque. En cas de sinistre, c’est donc votre co-emprunteur qui reçoit l’argent, pas la banque. Plus de liberté, plus de sécurité.

 

La tempo décès : une protection supplémentaire mal connue

En complément d’une assurance emprunteur classique, une assurance tempo décès peut couvrir un besoin temporaire de protection pour vos proches. Elle ne rembourse pas uniquement un prêt, mais verse un capital en cas de décès pendant une durée donnée. Elle peut servir à couvrir les années les plus risquées ou protéger un projet familial. Ses tarifs sont souvent dégressifs avec l’âge, ce qui en fait une option abordable pour être mieux prévoyant.

 

Changer d’assurance : le bon moment, c’est maintenant

Plus vous changez tôt, mieux c’est. Pourquoi ? Parce que l’âge est un facteur déterminant du tarif. Et si vous avez connu un souci de santé entre la souscription initiale et aujourd’hui (arrêt maladie de plus de 21 jours, traitement, opération…), il sera plus difficile de bénéficier d’une nouvelle couverture. C’est pourquoi une étude manuelle et personnalisée est recommandée.

Vous pouvez déjà faire une première simulation ci dessous, mais nos experts peuvent aussi affiner votre projet.

 

 

Substituer son assurance : pourquoi la banque peut dire non ?

Depuis plusieurs années, les lois successives permettent à chacun de changer d’assurance emprunteur librement, sous réserve de respecter une condition : l’équivalence de garanties. Cela signifie que la nouvelle assurance doit couvrir au moins les mêmes risques que l’ancienne.

Chaque banque a sa grille de critères. Si la nouvelle assurance ne correspond pas exactement à leurs attentes (même si elle est meilleure sur certains points), elle peut refuser le changement. C’est pour ça que nous accompagnons nos clients pour construire un dossier solide, argumenté et conforme.

 

Loi Lemoine :

Entrée en vigueur en 2022, la Loi Lemoine permet à tous les emprunteurs de changer d’assurance à tout moment, sans attendre la date anniversaire. Elle supprime aussi le questionnaire de santé pour les prêts inférieurs à 200 000 € remboursés avant les 60 ans de l’assuré. Une vraie avancée pour accéder à de meilleures couvertures, même pour les profils plus fragiles.

 

Une bonne assurance, c’est une vraie stratégie

Choisir ou changer son assurance emprunteur, ce n’est pas juste cocher une case. C’est une véritable stratégie de protection patrimoniale. Mieux couvert, au meilleur prix, avec les bonnes garanties au bon moment.

Chez SVE COURTAGE, on prend le temps d’étudier chaque situation, chaque projet, pour proposer une solution claire, humaine et efficace.

Vous avez un doute sur vos garanties actuelles ? Contactez-nous. On regarde ça ensemble.